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5 sept. 2016

Ressources et dépendance


Festival de lumière à Sydney
Vous êtes-vous déjà demandé comment vous vivriez sans toutes les ressources disponibles au quotidien ?

Depuis que nous sommes en Australie nous avons déjà vécu l'expérience de manquer de ressources durant plusieurs heures à deux reprises. On n'y pense jamais car en Suisse tout est disponible en illimité. La plupart de nos gestes quotidiens changeraient si nous n'avions pas accès à toutes ces ressources et que le seul geste conscient que l'on à faire chaque mois, est de payer les factures relatives à notre consommation (et encore...).

Pompe qui "nous a sauvé la vie"
Notre première expérience a été de ne plus avoir d'eau. Le reservoir d'eau de pluie s'est retrouvé vide durant notre pause de midi au sanctuaire pour kangourous. Nous avons vite pris conscience de notre utilisation et de nos limitations. Se laver les mains ? Va falloir faire sans... Que peut-on avoir pour le repas de midi qui soit rapide à préparer et cuisiner... Des pâtes ? non... Une soupe ? non... Oh chouette il reste un peu de fromage et de pain. Les bébés kangourous étant malades, il faut faire la lessive tous les jours pour nettoyer leur "poche" mais sans eau cela devient un peu compliqué. Aller aux toilettes ? Boire de l'eau, un thé, un café ? non... Du lait peut-être, du soda ou du jus de fruit ? Faut-il encore en avoir... Prendre une douche ? Ahah, tu resteras tout sale ce soir !  Bref, la prochaine étape a été de suspendre toute activité et d'aller pomper de l'eau dans la rivière la plus proche (20min de voiture) en attendant que la pluie daigne arriver. Il a fallu pomper plus de 10'000 litres d'eau à l'aide de deux petits tanks de 1'000 litre chacun afin de tenir quelque temps sans trop s'inquiéter...

Le plus économique des chauffages mais pas le plus efficace
La deuxième fois, cela s'est avéré complètement différent et cela est probablement déjà arrivé à tout le monde : une panne de courant ! Nous étions en train de regarder un film lorsque soudain… plus de courant. Heureusement, c’était 22h, nous aurions pu aller nous coucher mais voilà que nous le regardions sur l’ordinateur, préalablement chargé à bloc (youpiiii). Cependant, la cheminée pour chauffer le salon disposait d’un ventilateur afin de répandre la chaleur dans toute la pièce, celle-ci étant très grande… Donc plus de chaleur à disposition. La lumière ne fonctionnait plus, il a fallu retourner dans les autres pièces à tâtons. Les problèmes plus importants sont survenus le lendemain lorsque la vie à repris son cours mais que la coupure à continué. Plus d’eau dans les robinets, ni dans les toilettes, la pompe ne fonctionnant plus, plus de plaques électriques ni de fourre, plus de frigo en marche ni de congélateur. Il ne restais plus qu’à espérer que cela ne dure pas trop longtemps, surtout pour les toilettes ! Après 14 heures de coupure, la magie a opéré et tout est revenu à la normale.


Tanks collectant l'eau de pluie 
Dans quasiment toutes les fermes où nous sommes allés, nous avons été avisé de faire attention à notre consommation d'eau. Que ce soit en se brossant les dents, en prenant des douches ou en tirant l’eau des toilettes (oui, il est possible d’économiser l’eau des toilettes). Effectivement, les fermes sont pour la plupart alimentées à l’eau de pluie collectée sur le toit. Et comme la pluie ne peut être programmée, il est primordial de faire attention à la façon dont on la consomme. Qui en Suisse ou en Europe y prête attention ? Si ce n’est lorsqu’une campagne nous le rappelle ou après avoir lu cet article… 

Légumes au fourre... On profite des plats chaud et des légumes du jardin
Pour ce qui est de l’énergie fossile utilisée dans le ménage, en Australie la plupart des cuisinières et fourres fonctionnent au gaz. Ce qui est plutôt pratique en cas de panne de courant, il est toujours possible de cuisiner chaud tant que la bouteille n’est pas vide. Et pour ce qui est de l’électricité, beaucoup d’habitations sont alimentées, en tout cas en partie, par des panneaux solaires. Il faut dire que l’Australie, de manière globale, dispose de beaucoup d’heures d’ensoleillement ! De ce fait, s’il y a une panne de courant, il est toujours possible de s’alimenter grâce au soleil. Nous sommes allés dans une maison principalement alimentée par des panneaux solaires… Du coup il fallait charger ses appareils et laver ses habits durant les heures de soleil. Comment font-ils s’il n’y en a pas? Ils enclenchent le générateur durant le temps que la batterie soit chargée, afin d’éviter que le frigo ne lâche. Cette même maison dispose d’un téléphone connecté au satellite et non relié à réseau électrique… Pourquoi ? En partie parce que si un cyclone passe par là, ils peuvent téléphoner plus longtemps que la plupart des gens… Etre connecté au reste du monde est important lorsque l’on a un travail indépendant et qu’on ne peut plus sortir de chez soi à cause d’un cyclone. 

Voiture avec moteur de 6litres près de Robe mais au milieu de nulle part
Mais la plus grande consommation en Australie, de ce que nous avons pu voir, reste le carburant… Tout le monde en âge de conduire a minimum 1 voiture, oui grand minimum ! La voiture se prend tous les jours, que ce soit pour 100 mètres ou 1’000kms. Disons que les transports publics ne sont pas spécialement célèbres et utilisés partout dans le pays, mise à part dans les grandes villes. Vous pouvez tout de même généralement trouver 1 bus qui vous emmène en ligne droite tous les jours. La raison est très simple : nous sommes en Australie =) Toute personne y étant allé peut le comprendre… distances énormes, 3 habitations sur des centaines de kms, des propriétés énormes, tout est par définition « loin »

Une chance que nous puissions emprunter la voiture
En vivant toutes ces différentes situations, nous prenons de plus en plus conscience du monde dans lequel nous vivons, de notre consommation, de nos habitudes et de notre dépendance à ces énergies. Nous savons bien que nous sommes trop nombreux sur cette planète, nous savons bien que cela ne peut pas continuer éternellement comme cela. Le fait de manquer, de ne plus avoir ce à quoi nous sommes habitués nous pousse au questionnement : combien de temps allons-nous encore fermer les yeux et pouvoir nous payer le luxe de vivre comme cela ? 

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